Cambodia, 1993

Salomé Jartoux
7 min readNov 9, 2023

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A man driving his horse-drawn vehicle, Kampot, 1993 ©Pierre Jartoux
A man driving his horse-drawn vehicle, Kampot, 1993 ©Pierre Jartoux

In 1993, when he was 21 years old, my uncle Pierre left France for a five-month military mission to Cambodia. From June to November, his camera was his constant companion. He used it to photograph people unexpectedly in their everyday lives.

I discovered his photos last summer, nearly 200 of them hidden in a box, in our family house in the South of France. My mother, my uncle, and I spent the whole afternoon looking at them. Pierre underestimated their quality, but my mom and I were blown away by their beauty, telling him how great his photos were. The photos are a throwback to a bygone Cambodia, post Khmer Rouge, and show people walking the streets, without phones, doing their daily chores, riding horses, laughing and bursting with life. Each one was beautiful in a simple and elegant way.

Women and their children in Phnom Penh, 1993 ©Pierre Jartoux
Women and their children in Phnom Penh, 1993 ©Pierre Jartoux

During his mission, Pierre was assigned to Chhuk and Takeo, situated halfway between Phnom Penh and Sihanoukville on the RN4. He was a member of the French Battalion, 3rd Mandate of the United Nations Transitional Authority in Cambodia (UNTAC). It was the first time the United Nations had taken responsibility for the administration of an independent state, with the goal of demobilizing the warring factions and establishing a stable, elected government. The Khmer Rouge were still present, and the country was still struggling to recover from the recent war. The objective of my uncle’s unit was to stabilize the country after the elections. Despite the seriousness of his work, Pierre still had leisure time to explore the country, meet the Khmer people, and see how they lived.

Phnom Penh under the rain, 1993 ©Pierre Jartoux

I asked my uncle if I could take the negatives with me to Paris to have them scanned at a photo laboratory. He accepted, and I left with a bag full of negatives of photos taken in Sihanoukville, Kampot, Phnom Penh, Chhuk, Takeo, and points in between. After receiving the photos scanned by the lab, I did a selection and made minor edits to the color and contrast with the aim of rendering them as close to reality as possible. I’m glad I saved these photos from the cardboard box, so I can share my uncle’s experiences of this important time in Cambodia’s history.

A man in tuktuk-bicycle, Phnom Penh, 1993 ©Pierre Jartoux
A man in tuktuk-bicycle, Phnom Penh, 1993 ©Pierre Jartoux

Since 2019, I have been to Cambodia many times, splitting my time between Kampot and Paris. It was very interesting to me to see how the country looked in the 90s, and how it has evolved since. Though my uncle’s photos seemed familiar, viewing them made me realize how different were our two experiences. Thirty years separate these photos from today, although some of the photos appear to have been taken recently. In 1993, the internet was in its infancy, there were very few cell phones and no smartphones at all. Perhaps people knew how to enjoy the present moment better.
I was glad to talk about Cambodia with Pierre, who knew Kampot, Phnom Penh and Sihanoukville nearly 30 years before my arrival. His efforts with the United Nations helped set the stage for the beautiful Cambodia I have grown to love.

Two girls on a bicycle, countryside, 1993 ©Pierre Jartoux
Two girls on a bicycle, countryside, 1993 ©Pierre Jartoux

French version — Version française

En 1993, alors qu’il avait 21 ans, mon oncle Pierre quitta la France pour une mission militaire de cinq mois au Cambodge. De juin à novembre, il sillona le pays avec son appareil photo argentique en poche. Il en profita pour photographier les gens à l’improviste, dans leur vie de tous les jours.

J’ai découvert ses photos en août dernier, dans notre maison familiale du sud de la France. Près de 200 clichés reposaient dans un carton depuis des décennies. Ce jour-là, ma mère, mon oncle et moi avons passé l’après-midi à tout regarder avec attention. Bien que Pierre sous-estimait la qualité des photos, ma mère et moi étions époustouflées par leur beauté. Les photographies nous plongeaient dans un Cambodge d’autrefois, post-Khmers rouges, encore en état de reconstruction. Des gens marchant dans les rues, jouant de la musique, sans téléphone, vaquant à leurs tâches quotidiennes, à vélo ou à cheval, souriants, et débordants de vie. Chacune de ces photos était belle d’une manière simple, et élégante.

A man playing the chapei dong veng in Phnom Penh, 1993, ©Pierre Jartoux
A man playing the chapei dong veng in Phnom Penh, 1993, ©Pierre Jartoux

Durant sa mission, Pierre était affecté à Chhuk et Takeo, à mi-chemin entre Phnom Penh et Sihanoukville sur la RN4. Il était membre du bataillon français, 3e mandat de l’Autorité transitoire des Nations Unies au Cambodge (APRONUC). C’était la première fois que les Nations Unies assumaient la responsabilité de l’administration d’un État indépendant, dans le but de démobiliser les factions belligérantes et d’établir un gouvernement stable et élu. Les Khmers rouges étaient toujours présents et le pays avait encore du mal à se remettre de la récente guerre. L’objectif de l’unité de mon oncle était de stabiliser le pays après les élections. Tout en étant pleinement mobilisé dans son travail, Pierre avait encore du temps libre pour explorer le pays, rencontrer le peuple khmer, et, quand le moment s’y prêtait, pour les photographier.

Monks in Sihanoukville, 1993 ©Pierre Jartoux

J’ai demandé à mon oncle si je pouvais emporter les négatifs photos avec moi à Paris pour les faire scanner en haute définition dans un laboratoire. Il accepta, et je repartis avec un sac plein de négatifs photo soigneusement classés dans différentes enveloppes numérotées. Un mois après le dépôt des négatifs au labo, les photos numérisées me parvinrent un beau matin par email. Après avoir effectué une sélection sur les quelques 150 photos reçues, je réalisai des retouches mineures sur la couleur et le contraste (certaines photos étaient jaunies ou sous-exposées) dans le but de les rendre le plus proches possible de la réalité. Je suis contente d’avoir pu récupérer ces négatifs. Je peux maintenant, avec l’accord de Pierre, partager son expérience et son travail sur cette période importante de l’histoire du Cambodge.

Floods and traffic jam in Phnom Penh, 1993 ©Pierre Jartoux

Depuis 2019, je suis allée à de nombreuses reprises au Cambodge.
C’est très intéressant pour moi de voir à quoi ressemblait le pays dans les années 90, et comment il a évolué par la suite. Même si les photos de mon oncle me semblent familières, les regarder m’a fait réaliser à quel point nos deux expériences sont différentes. Trente ans séparent ces photos d’aujourd’hui, même si certains des clichés semblent avoir été pris récemment. En 1993, internet en était à ses balbutiements, il y avait très peu de téléphones portables et pas du tout de smartphones. Peut-être les gens savaient-ils mieux savourer le moment présent.

C’était passionnant de pouvoir discuter du Cambodge avec Pierre, qui a connu Kampot, Phnom Penh et Sihanoukville près de 30 ans avant mon arrivée. Ses efforts auprès des Nations Unies ont contribué à préparer le terrain pour le beau Cambodge que je connais aujourd’hui.

People in their everyday lives, Sihanoukville and Phnom Penh, 1993 ©Pierre Jartoux
Horse and bicycles, Cambodia, 1993 ©Pierre Jartoux
Fishing village between Kampot & Sihanoukville, 1993, ©Pierre Jartoux
Khmer countryside, 1993, ©Pierre Jartoux
Kampot market, 1993, ©Pierre Jartoux
Pierre Jartoux in Kampot market, 1993

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